Urbosa ϟ L'esprit d'une guerrière, mais le coeur d'une mère

La franchise ϟ Je suis d'un naturel sincère, franc et direct, tant pour louanger que pour démolir. Je ne mâche généralement pas mes mots pour dire ce que je pense, même si je sais éperdument que toute vérité n'est pas nécessairement bonne à dire. Je reconnais parfois manquer de tact et ne pas savoir m'arrêter au bon moment. Mettons ça sur le compte de mon tempérament sanguin.

Mener avec fermeté ϟ On me qualifie d'intransigeante. On me dit intraitable, voire impitoyable. Certes… Je mène mes troupes comme une matriarche : avec poigne et affection. La fermeté est indispensable lorsque l'on est un chef. Plus encore lorsque l'on est « une » cheffe. Cela dit, mon charisme fait de moi une meneuse appréciée. Mes consœurs Gerudo me considèrent davantage comme une amie, une sœur ou une mère que comme un chef et ça me va ainsi.
J'ai du cran et de l'aplomb, il est vrai, mais je suis surtout une femme de tête qui ne s'en laisse pas conter. J'ai l'âme plutôt généreuse, sauf pour qui ne le mérite pas. Je suis capable du meilleur comme du pire. Tenez-le-vous pour dit.

La sensibilité ϟ J'ai toujours eu cette propension à me laisser toucher, à me laisser atteindre le cœur et à le donner facilement. Trop.  Chez moi, l'expression "prendre les choses à cœur" prend alors tout son sens. Et comme si l'un n'irait pas sans l'autre, ma sensibilité s'accompagne d'une passion extrême, parfois violente, excessive. On ne peut vivre et faire les choses avec une telle intensité sans en subir les effets dévastateurs.  J'ai toutefois appris à me faire une carapace et à ne point montrer ce qui m'atteint… d'où le caractère fort que l'on me connait.  

Protéger et combattre ϟ Étant chef Gerudo, il m'incombe de protéger ma cité, cela va de soi, mais il s'agit là bien plus qu'un devoir pour moi. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours eu l'esprit combattif. Mon éducation doublée de la menace du Fléau Ganon n'a fait qu'accroitre ce qui mon instinct guerrier et protecteur. Le temps venu, j'enseignerai à ma fille, comme on me l'a enseigné, à se battre pour l'honneur de notre peuple et le salue d'Hyrule.

L'Humour ϟ Notre existence est trop courte pour qu'on la prenne trop au sérieux, vous ne trouvez pas ? C'est du moins selon ce principe que je mords dans la vie. Si mes fonctions m'obligent la plupart du temps à me montrer droite et aussi solide que le roc, sérieuse, voire solennelle, j'ai résolument opté pour mettre un peu d'humour dans mes rapports. Cela me permet non seulement de détendre des ambiances parfois tendues, mais aussi de provoquer la surprise.  Et puis… Voï qui rit à moitié dans notre lit, non ?

J'aurais aimé dire que je suis issue d'une belle et longue histoire d'amour, mais la tradition Gerudo en aura voulu autrement. Disons simplement que ma naissance est davantage la résultante d'un rite de passage que d'une idylle passionnée. De génération en génération, les femmes de mon peuple quittent la Cité Gerudo lorsqu'elles ont trouvé le Voï qui leur servira de géniteur, revenant entre les murs de la ville pour enfanter. Ma mère n'a point fait exception à cette règle. Toujours très évasive quant à l'identité de mon père que je ne connais ni de nom ni de visage, j'ai au moins fini par apprendre qu'il s'agissait d'un séduisant Voï au regard ténébreux, guerrier, tout comme elle, fort et assez digne pour que ma mère en fasse son « étalon ». Aux dires de mes tantes, c'était un hylien. Ai-je manqué de sa présence ? Quelque peu, mais mes nourrices à elles seules ont su jouer le rôle du père que je n'ai jamais eu.  

J'ai le souvenir d'une enfance heureuse, même si je n'ai que très peu eu la chance d'être une gamine comme les autres. Étant la fille de la suzeraine, j'ai reçu l'éducation que toute future cheffe se doit de recevoir. Très tôt et à la dure, on m'a enseigné le combat. On m'a aussi appris à me défendre sans me battre en traitre et à ne point dépendre d'un Voï pour subsister. Toute petite, déjà, j'étais avide de faire mes preuves, de me dépasser et de prouver que j'étais une Gerudo, une vraie.  

Si les gardes et les soldates qui m'ont endurci sans relâche ont fait de moi la guerrière que je suis aujourd'hui, ma mère, en contrepartie, a toujours été d'une douceur infinie avec moi. C'était une femme forte, mais aimante, dotée d'un fort instinct maternel. C'est assurément d'elle que je tiens mon esprit guerrier et mon cœur de mère. Je n'avais que 14 ans lorsqu'elle a été emportée par une fièvre soudaine. Comme j'aurais voulu qu'elle voie ce que je suis devenue…

À 18 ans, jour de ma majorité, je succédais à ma mère, décédée quatre années plus tôt. On m'avait préparé à ce jour-là. Mon entrainement avait été long et rigoureux. Je me savais prête, certes, mais il me manquait quelque chose… ou plutôt quelqu'un. J'avais beau posséder tout ce qu'il fallait de qualités et d'aptitudes pour devenir suzeraine du Gerudo, ma mère me manquait. Éperdument. J'avais besoin plus que jamais de ses conseils et de son soutien. Allais-je être à sa hauteur ?

À peine venais-je d'être consacrée cheffe de la Cité Gerudo que je reçus la visite de mon amie des terres lointaines, la reine d'Hyrule. Cette dernière était si impatiente de me présenter son enfant qu'elle s'était mise en route dès que son état de santé le lui avait permis. La petite s'appelle Zelda et je me suis immédiatement attachée à elle. Je trouvais que son petit visage s'illuminait d'une adorable façon lorsqu'elle souriait. Remarque que je fis à la reine. C'était si beau de la voir poser ses yeux sur son enfant. Elle en rayonnait de bonheur.

La reine et moi étions liées d'une amitié presque sororale. Curieusement, c'est comme si la Souveraine d'Hyrule avait compris que je venais chercher auprès d'elle les conseils qu'aurait dû me prodiguer ma mère. Et c'est ce qu'elle fit. Notre lien était à ce point étroit que je lui ai un jour juré de veiller sur sa fille s'il venait à lui arriver quelque chose. J'étais alors loin de me douter que cette promesse allait devoir s'accomplir aussi vite… Mon amie a été emportée si soudainement que j'ai eu beaucoup du mal à accepter sa disparition. Tous les souvenirs que nous avons partagés m'ont hanté et me hantent encore aujourd'hui. À leur seule évocation, les larmes me viennent. Lors des funérailles, même lorsqu'elle a dû dire adieu à sa mère, la petite Zelda s'est comportée avec une si grande dignité. Mon cœur s'est serré en imaginant sa souffrance. Elle venait tout juste de perdre sa mère, mais elle gardait la tête haute, tenant déjà très au sérieux son rôle d'héritière du trône. Elle m'émouvait à sa façon. Allez savoir pourquoi, mais cette fillette de 8 ans éveillait en moi un sentiment maternel fort et puissant. Difficile de me pas me prendre de tendresse pour celle que j'allais peu à peu considérer comme ma propre fille.

Il me fallut près d'une année entière avant d'avoir la force et le courage de revenir au château d'Hyrule. Tout, là-bas, me rappelait la reine, mais il me fallait voir la princesse. C'était plus fort que moi ; je m'inquiétais beaucoup pour elle. À ma demande, le roi m'a autorisée à accompagner. J'ai alors pu m'appliquer à honorer la promesse que j'avais faite à ma chère amie, la défunte reine, en guidant et en aidant sa petite dame au mieux de mes connaissances et de mes aptitudes. Nous avons alors assisté à une première guerre, opposant Hyrule à Ganondorf Dragmire, que l'on appellera Ganon... Le Fléau. Je n'ai pu ressentir fierté plus immense que de voir la princesse, accompagnée du Héros du Temps, Link, accomplir d'une main de maitre sa mission. De quoi contrebalancer la profonde honte qui m'habitait de savoir Ganondorf issu, tout comme moi, du peuple du désert.  

Des années après que la paix soit revenue sur Hyrule, je rencontrais le Voï qui allait devenir le père de ma fille, Caelum, un soldat hylien de la garde royale. Quand on y pense... C'est à Madame, en quelque sorte, que je devais cette rencontre. Ce serait mentir de dire que je n'en étais pas amoureuse. S'il n'eut été de mon rôle de suzeraine, j'aurais élu domicile avec mon Voï hors des murs de la Cité Gerudo, mais mes fonctions ne me le permettaient pas. Nos lois étant également ce qu'elles sont, je n'ai pu autoriser Caelum à s'installer dans mes appartements. J'ai fait mon choix. À mon corps défendant, il me fallait agir conformément aux traditions de mon peuple. Je suis ainsi revenue dans ma cité pour donner naissance à ma seule et unique héritière, Riju. Ne souhaitant guère que ma fille en vienne à vivre les mêmes interrogations qu'à mon jeune âge, j'ai promis à Caelum que jamais il ne lui serait interdit de voir notre enfant.  

La paix ne fut guère éternelle… Hyrule se prépara à combattre une fois de plus le Malin. Un jour, une messagère royale est venue me trouver. On me demandait de piloter une créature divine. J'ai consulté mes conseillères et toutes s'entendaient à dire qu'une Vaï occupant ma position ne devait pas s'exposer au danger. Après mure réflexion, j'ai décidé d'accepter. La résurrection du Fléau ne menaçait pas seulement les Hyliens, mais tous les peuples, le mien y compris. Et puisque Ganon était né du peuple Gerudo, nous ne pouvions rester impassibles. J'ai ainsi pu donner ma réponse officielle à la princesse.  

La cérémonie d'intronisation se faisant, je fus ainsi nommée prodige en compagnie de Revali, Mipha et Daruk. Ce dernier et moi allions guider au mieux la jeune génération. Link, de son côté, devint le chevalier servant de la princesse. Ces deux-là… Comment dire ? Le malaise étant bien palpable entre ma petite dame et son chevalier, je me suis donné la "mission" de les aider, même si je sais éperdument que leurs affaires ne me regardent pas. Quoi qu'il en soit, rien ne m'est plus important que de voir ma petite dame heureuse. Un Voï comme Link, il n'en existe pas des milliers. Zelda ferait une bien grande erreur de s'en départir.

Voilà où nous en sommes. Tandis que nous nous préparons au combat, j'honore une fois de plus ma promesse faite à la reine en veillant sur sa fille. La princesse a beau avoir vieilli, je sens qu'elle a besoin de moi. Son pouvoir s'est endormi et elle travaille dur pour le retrouver.  Plusieurs fois nous nous sommes rendues à la source de la force. Plusieurs fois et pendant des heures, la princesse est restée dans l'eau froide à méditer. Plus d'une fois, j'ai dû l'en sortir de force, malgré son refus. Et chaque fois, la même question : "Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à faire comme les princesses d'avant ?". Que faire de plus sinon la serrer contre mon cœur en lui promettant que tôt ou tard son pouvoir se réveillera enfin. Je prie jour après jour pour que cela se produise. Le temps joue contre nous tous, mais plus encore contre ma courageuse petite dame.

Mon équipement se compose du Cimeterre des Sept Joyaux, du Bouclier des Sept Joyaux et du Masque du Tonnerre. J'ai également la capacité d'invoquer la foudre sans porter le Masque du Tonnerre. Un simple claquement de doigts me suffit. Sportive et forte autant sinon plus qu'un Voï, j'ai les muscles abdominaux disons... plutôt bien développés?

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