Midona&Wodan - Oops! I did it again!

― « Oh, » soupira-t-elle, presque ennuyée, alors qu’elle accrocha un serviteur par accident, ayant reculée dans celui-ci par inadvertance. L’homme en question tenait un plateau de coupes, et naturellement, celui-ci tomba à terre. Coupes brisées. Contenu renversé. Voilà, ses orteils étaient toutes trempés. Ah. Quel ennui.

Elle soupira et se tassa sur le côté, le temps que le serviteur ramasse le dégât qu’elle avait causé. Quel ennui. Elle était obligée de rester là à le regarder faire, afin de le remercier après pour son bon travail. Se pencher pour l’aider? Seigneur, non! Qu’est-ce que les gens allaient penser? Si quelqu’un devait la voir ainsi, ce domestique n’aurait plus de vie! « Quelle honte de faire travailler notre princesse ainsi, espèce de sale dégénéré! » Et en plus, quelle insulte que ce serait pour lui, un homme! Pas capable de ramasser des morceaux à terre, il fallait qu’une femme ― que son Altesse elle-même! ― fasse le sale boulot pour monsieur! Eh non, elle ne pouvait rien faire, elle ne pouvait que rester là à attendre patiemment (et on savait tous très bien que la patience était l’une des plus grandes qualités de Midona, n’est-ce pas…?) que le serviteur finisse la tâche qu’elle lui imposait.

Alors elle le regarda faire. C’était long, tout de même; il devait ramasser toutes les miettes, les mettre dans le plateau, éponger les liquides, laver ses pieds, c’était long longtemps! Les premiers instants, elle laissa son regard voyager d’un coin à l’autre, surtout vers le plafond, alors qu’elle attendait impatiemment, puis elle le baissa sur lui, à genoux à ses pieds, et lentement, elle se rendit compte de quelque chose.
Elle n’avait aucune idée qui était les gens qui la servaient!

Tant d’individus uniques qui se fendaient le dos jour et nuit, sous tout ce crépuscule, afin de la rendre heureuse et tenir le château dans un bel ordre. Supporter tous les caprices de la princesse et de son conseiller principal. De tous ces nobles qui agissaient comme les soi-disant cerveaux de ce château (alors que bien franchement, Midona et Xanto faisaient généralement qu’à leur tête). Bon sang! Elle était une tyran! Qu’est-ce que c’était honteux. Elle ne leur avait jamais adressé la parole pendant tout ce temps! Si cela se trouvait, ces hommes et femmes lui faisaient les yeux doux et elle ne s’en était jamais rendu compte! Était-elle si absorbée par ses caprices qu’elle traitait son personnel de soutien comme de vulgaires chiens?
Non. Ce n’était pas des caprices. C’était des menaces sérieuses.

MAIS BON, on allait changer ça, DÈS MAINTENANT!

― « Dis-moi… » ronronna-t-elle en roulant de ses hanches, soulevant le menton du domestique pour qu’il la regarde dans les yeux, lorsqu’il eut fini de ramasser les morceaux des coupes brisées. « Tu fais un si bon travail, et je ne connais même pas ton nom… » se plaignit-elle, tout en affichant une moue triste et désolée. Quelques instants plus tard, elle lui afficha un grand sourire mielleux. « Alors? Tu veux bien me dire ton nom? » rigola-t-elle, glissant son doigt hors de son visage.